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Flower and Snake

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les avis de Cinemasie

1 critiques: 1.5/5

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3 critiques: 3.25/5

visiteurnote
Bastian Meiresonne 4
Sifu Tetsuo 3.25
Mohamed Bouaouina 2.5


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

Le dernier tango

Abstraction faite du rôle (réduit) de la femme. Abstraction faite de l'absolue cruauté de certaines scènes (heureusement désamorcées dans le documentaire "Behind the Flower & Snake"). Flower & Snake est un véritable classique de son genre et incroyablement fidèle à l'univers dans son ensemble du romancier Oniroku Dan, dont le film est adapté. Troisième adaptation du roman originel (après le méconnu "The breeding of the flesh from the flower and the snake" de Jiro Matsubara en 1968), "Flower & Snake" peut sans aucune peine se comparer au classique "Vices et supplices" de Masaru Konuma de 1974, à l'origine du sous-genre des BEST SM (films sado-masochistes) en plein boom des pinku eiga (films érotiques). Il faut bien évidemment savoir dépasser le rôle incroyablement réduit de la femme (ici traitée comme un véritable objet) et des supplices qu'elle endure pour – finalement – trouver "la voie du véritable amour"…ouaiche…faudrait pas que ma femme apprenne ce que je suis en train d'écrire… Oniruko Dan a toujours mis un point d'honneur à ne pas être apparenté au simple sado-masochisme et violence gratuite exercée sur des femmes. Il décrit le SM comme "un fantasme masculin dérivé de l'amour…un fantasme, qui naît de la beauté de voir une femme souffrir de sa propre gêne". Et de montrer patte blanche en ayant été très heureux dans son long mariage avec une seule et même épouse…Une fois adopté ce point de vue quelque peu singulier, "Flower & Snake" s'apparente à un incroyable voyage jusqu'au-boutiste, quelque part entre plaisir et douleur. Une sorte de "Hostel", décliné à la sauce érotique. Tout mérite revient également pour avoir confié la réalisation à l'invétéré Takashi Ishii. Sa filmographie prouve tout son amour pour le rôle de femmes fortes, qui – souvent humiliées et perverties par le fantasme masculin – tiennent leur revanche en fin de film. Sa mise en scène magnifique (la photographie est à tomber) sublime carrément l'actrice principale Aya Sugimoto, belle à se damner. Elle constitue le second atout de l'indéniable réussite du film. Ancienne danseuse de formation, puis mannequin vedette, elle avoue volontiers s'être battue pour apparaître dans le film d'Ishii et se livre corps et âme dans son rôle de femme maltraitée. Que ce soient des aiguilles enfoncées dans sa chair la plus tendre (l'éthique du présent site m'interdit de donner les détails les plus sulfureux) ou de passer des dizaines d'heures attachées à une croix, sa beauté crève l'écran et ne peut laisser personne insensible. Encore, une fois, je suis bien conscient des limites douteuses de la morale du film; mais dans son genre, il y a rarement eu de plus bel exemple. Suffit de le comparer aux nombreuses insipides tentatives américaines des années 1990 pour mesurer toute la mesure du film. Quant aux prud'hommes…qu'ils passent leur chemin!!

12 juillet 2007
par Bastian Meiresonne


La jouissance provient de l'humiliation ....???.....OK

Afin de payer quelques dettes, un puissant homme d'affaire se voit contraint de vendre sa femme à un chef Yakusa à qu'il ne reste quelques jours à vivre. Ce dernier, vicieux jusqu'aux os, en profitera pour faire subir à cette pauvre femme (déjà soumise à son mari) toutes sorte de sevices sexuelles SM.
Hormis les 40 premières minutes assez bien maitrisées de la part du realisateur où l'on s'attarde sur les conditions de la femme soumise au Japon, le reste n'est qu'une compilation de séquences de punitions SM. Des séquences où l'on ne devient malheureusement plus voyeur que spectateur. Car effectivement on ne rate absolument rien des flagellations de l'actrice Aya Sugimoto (belle à en crever). Sans parler du cruel manque d'humour qui fait que l'on s'ennui un peu (le présentateur habillé à la Sailor Moon m'a laissé de marbre).
Dans le genre (bien que davantage bis), je préfère revoir Le Couvent de la Bête Sacrée nettement plus fun à regarder.

14 juillet 2008
par Sifu Tetsuo


Des Serpents dans la Bouche

1999 : La Toei décide de frapper fort en sortant le premier film "mainstream" sans aucune censure ; l'adaptation par Toshiharu Ikeda de La Clé de Tanizaki. Ainsi naîtra une série de pinku à gros budget signés par les meilleurs cinéastes du moment (notament une relecture de l'histoire de Sada Abe par Rokuro Mochizuki) et c'est en 2004, après deux ans d'absence sur les écrans, que Takashi Ishii réalise un rêve en adaptant lui-même le roman culte d'Oniroku Dan, le pape de la littérature Bondage ; Flower & Snake.

Il est d'ailleurs important de parler du roman que de l'adaptation fait par Masaru Konuma en 1974, jugé par l'auteur comme infidèle. Konuma et son scénariste ayant cru bon d'imaginer une histoire d'amour entre l'héroïne et un adolescent impuissant et meurtrier, alors que le livre consiste à un long chemin de croix de l'épouse d'un multimilliadaire véreux et endetté, kidnappée par des yakuza... Un résumé qui sera fidelement réspécté par Ishii.

Le film est avant tout et surtout un véhicule pour la belle Aya Sugimoto (danseuse, Idol, porno-star, modèle et nyphomane notoire) qui est un peu la Naomi Tani des années 2000. Et pour se donner à fond, elle donne literallement de sa personne, notamment dans cette scène finale où elle se laisse dominer enfin par ce vieux dégoutant de Renji Ishibashi avant de finalement lui donner le sein, faisant d'elle la vértiable dominatrice, tuant ainsi, dans un accès de plaisir et de bonheur, le parrain pour le plus grand malheur de son homme de main (joué par Kenichi Endo), visiblement amoureux de son boss.

Le problème est multiple, on sent qu'Ishii se fait plaisir à adapter un de ses romans de chevet, mais la flamme des années passées n'y est plus. Chose qui se confirmera avec Flower & Snake 2, où Ishii transposera La Confession Impudique de Tanizaki avec des éléments du Flower & Snake de Kounma dans Paris avec un filmage numérique des plus déplorables (l'absence de son chef-op'  Yasushi Sasakibara se fait méchament ressentir).

Il faudra finalement attendre 2007 pour qu'Ishii revienne enfin aux fondamentaux de son oeuvre, notamment avec sa fétiche Nami, dans The Brutal Hopelessness of Love.

Mais le film reste quand même marqué du sceau de son auteur. On y retrouve le sailor-travesti de Tokyo G.P., le personnage de Kenichi Endo rappelle beaucoup celui de Kippeï Shiina dans A Night in Nude, notamment dans l'amour iconditionnel qu'ils portent tous deux à leur patron (réspectivement Renji Ishibashi et Jinpachi Nezu), les histoires de maris endettés et d'épouses agressées sont le point de départ de Love Hôtel (mais aussi dans Gonin et Rouge Vertige), mais surtout cette séquence qui plaira à des gens comme Gaspar Noé (et bien d'autres, dont l'auteur de ses lignes ^^) ; le tétage de seins (avec Ishibashi qui hénit comme un cheval en rût), qui se retrouve aussi dans des films comme Rouge Vertige, Scent of a Spell, A Night in Nude, Péché Originel, Red Flash et aussi dans Love Hôtel. Un élément récurrent (et passionnant) qui a plus à voir avec la fameuse Charité Romaine que d'un quelconque compléxe d'OEdipe (c'est quand même un vieux qui tète les seins d'une plus jeune). Laissons ça et passons sur le fait que ce film (assez pervers) reste objéctivement mineur dans la carrière d'un grand auteur, d'un grand artiste, mais qui reste fascinant pour tout érotomane qui s'assume et se respecte !

19 mai 2010
par Mohamed Bouaouina


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